Le bilan des 24 Heures du Mans 2021

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Un des faits marquants, sinon le fait marquant de cette 89e édition des 24 Heures du Mans restera sans doute l’improbable arrêt avant les esses de la Forêt de la N°41 du Team WRT alors que l’équipe belge s’apprêtait à réaliser un fabuleux doublé pour sa première participation aux 24 Heures du Mans suite à un problème électronique qui coupa net le moteur. Yifei Ye au volant de l’Oreca à certainement du penser à l’invraisemblable arrivée de la Toyota N°5 lors des 24 Heures du Mans de 2016.
Et la voiture démarrera sans problèmes le lendemain matin… Juste histoire de nous rappeler que c’est le Mans qui choisit son vainqueur.

 

Mais avant de parler de faits de course, c’était surtout l’apparition pour la première fois des Hypercars au Mans. L’ère des Hypercars s’annonce comme un renouveau de l’endurance avec l’arrivée en 2022 et 2023 de pas moins de 8 constructeurs et nous attendons encore l’annonce d’autres constructeurs pour s’engager en Championnat du Monde d’Endurance. Il y a déjà beaucoup de monde au portillon…

En parlant d’apparition, c’était aussi le retour du public dans l’enceinte du circuit après une attente de plus de 2 ans. Même si et nous vous en avons parlé dans un précédent article, l’atmosphère était mitigée, l’ambiance était partagée entre la passion, le bonheur d’être là et ce maudit virus qui met à mal entre autres, notre sociabilité depuis plusieurs mois. Mais nous étions là !

Même si on peut parler de domination de la part de Toyota qui n’a jamais lâchée la tête de la couse, la victoire n’était pas acquise, quelques problèmes techniques dont une crevaison lente, une sortie de piste et un problème de ravitaillement en essence, auraient pu définitivement briser toute chance pour Toyota de remporter la course. La N°7 a su braver la malchance qui lui collait à la carrosserie lors des précédentes éditions. Quant à la N°8, ses chances de victoires furent anéanties dès le premier virage suite à l’accrochage avec la Glickenhaus N°708. La Toyota s’arrêta dans la ligne droite des Hunaudières puis repartit. Elle descendit à la 35e place avant de remonter à la seconde place, derrière la voiture soeur. Alpine n’a pas été en mesure de se battre avec Toyota et a été pourchassée par Glickenhaus qui pendant un temps est passée devant Alpine…

 

On ne peut ne pas parler de Glickenhaus qui pour une première participation au Mans, a rempli sa mission et bien plus d’une part dans le coeur du public et d’autre part sur la piste. Malgré l’accrochage avec la Toyota N°8, les deux Glickenhaus 007LMh terminent à la quatrième et cinquième place du général à 4 tours pour la N°708 et 7 tours pour la N°709.

On ne peut que féliciter Frederic Sausset et l’association SRT41. Pour sa deuxième apparition aux 24 Heures du Mans et ce coup-ci en tant que Team Manager, le pari est gagné. Takuma Aoki, Nigel Bailly et Matthieu Lahaye ont largement rempli leur mission, ils terminent 32e au général.

 

Les pilotes français étaient présents aux 24 Heures du Mans et toutes les catégories ont brandi le drapeau français sur le podium, Nicolas Lapierre et Matthieu Vaxiviere en 3e position sur le podium Hypercar, Charles Milesi vainqueur, Julien Canal à la 3e place en LMP2, CômeLEDOGAR vainqueur, Kevin Estre à la 3e place en GTE Pro et François Perrodo vainqueur en GTE Am.

 

La bataille a fait rage, beaucoup d’événements ont eu lieu sur la piste à commencer par l’accrochage de la Glickenhaus N°708 avec la Toyota N°8 à l’approche du Dunlop, la glissade de l’Alpine quelques tours plus tard, l’arrêt de la N°8 dans la ligne droite des Hunaudières et tout cela dans la première heure de course. Sans oublier le départ raté de la N°20 du High Class Racing dans le tour de formation puisque celle-ci est restée plantée sur ses vérins nécessitant l’intervention d’un mécanicien de l’équipe en urgence sur la piste pour faire partir la voiture.

La fin de la course fut très serrée en LMP2. Privée d’un doublé pour sa première participation, le Team WRT a vécu une arrivée forte en émotion après l’abandon de la N°41 dans le dernier tour puisque la voiture soeur N°31 devance de 727 millièmes la Jota N°28 devant le drapeau à damier.

Ferrari gagne en GTE Pro et en GTE Am, François Perrodo remporte enfin ses premières 24 Heures du Mans, Et Porsche pour la troisième année consécutive, n’est pas en mesure de rivaliser avec Ferrari alors que le début de saison en Championnat du Monde d’Endurance était prometteur à l’image d’un Kevin Estre faisant parler la poudre sur la piste de Monza en juillet dernier. Porsche termine 3e sur le Podium GTE Pro et est devancé par la Corvette C8.R. Corvette Racing, pour la première apparition de sa C8.R en terre sarthoise, n’a pas démérité, bien au contraire, et était dans le rythme de ses adversaires dès les premiers tours et s’est longuement bataillé avec la Ferrari N°51 du AF Corse.

 

Pour revenir à la catégorie LMP2 en dehors de la très solide course du Team WRT, United Autosports, tenante du titre, était en tête avec la N°22 et donnait définitivement les clés de la catégorie au Team WRT dans les premières heures de la nuit. Différents incidents se sont produits en catégorie LMP2, la pluie venait jouer les trouble-fêtes, on notera la violente sortie de Rui Andrade sur la G-Drive N°25 au premier virage du circuit ou encore l’accrochage de la N°23 et N°32 du United Autosports dans la chicane du Dunlop, la N°32 restera sur le carreau. Sophia Flörsch au volant l’Oreca 07 N°1 du Richard Mille Racing fut percutée par Franco Colapinto (G-Drive N°26) ayant perdu le contrôle de sa monture, puis par l’Oreca 07 N°74 du Racing Team India, et ne put repartir… On notera les nombreuses sorties de pistes de la N°29 du Racing Team Nederland qui heureusement, à chaque fois, furent sans gravité.

 

En GTE Am, le TF Sport a longuement bataillé avec son Aston Martin Vantage N°33 de Ben Keating-Dylan Pereira-Felipe Fraga, mais n’a pu prendre l’avantage sur la Ferrari N°83. On notera la violente sortie de piste de Marco Gomes à Indianapolis encastrant l’Aston Martin N°98 dans le mur de pneus, réduisant à néant toute chance de terminer la course. Quant au Team Project 1, la nuit n’a pas épargné les 2 Porsche 919 RSR, la N°56 abandonna suite à une sortie de piste et la N°46 abandonna également sur problèmes mécaniques.

 

15 abandons sont à remarquer (En 2020, dix voitures furent contraintes à l’abandon contre 11 en 2019 et 16 en 2018) sans compter l’Oreca 07-Gibson N°41 de Team WRT et la N°82 de Risi Competizione qui n’ont pas été classées.

Terminons sur quelques chiffres de cette 89e édition des 24 Heures du Mans :

Toyota gagne pour la 4e fois le Mans. La Toyota N°7 a parcouru 5054,50 kilomètres avec une vitesse de 210,5 km/h de moyenne en effectuant 371 tours (soit 16 tours de moins qu’en 2020). Le meilleur tour en course est à mettre au crédit de Brendon Hartley avec un temps de 3’27’’607 (en 2020, le meilleur tour en course fut effectué par Bruno Senna sur une Rebellion R13-Gibson avec un temps de 3’19″264). La meilleure vitesse en course est à mettre au crédit de Kamui Kobayashi avec une vitesse de 339,1 km/h.

 

Crédit photo : IntenseMans.fr

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