6 Heures de Spa 2022 – Toyota gagne et Robin Frijns brille sous la pluie

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Les 6 heures de Spa 2022 ont vu une édition pleine de rebondissements, remplie de full course yellow et de drapeaux rouges dont une partie sous la pluie et voient Toyota remporter la course tout en perdant une voiture sur problème électrique tandis que la sensation du jour est Robin Frijns qui s’est permis au volant d’une LMP2 de distancer les Hypercars. Retour sur le film de la course.

 

C’est sur le tout nouveau circuit de Spa-Francorchamps avec son immense tribune en haut de Raidillon, resurfaçé et réamménagé avec de nouveaux bacs à gravier que les concurrents se sont élancés sous une météo menaçante avec un risque de pluie qui poussera les pilotes à monter dès les premiers tours le niveau de performance sur le sec. L’Alpine parti deuxième se fait dépasser par les 2 Toyota, la N°8 devant la N°7 tandis qu’Olivier Pla garde la Glickenhaus 007 en tête de la course tandis que dès les premiers tours, la bataille fait rage dans la catégorie LMP2.

Les Toyota restent au contact de la Glickenhaus, cette dernière étant particulièrement rapide en ligne droite mais Sebastien Buemi sur la N°8 doublera Olivier Pla au 15ème tour, la Toyota N°7 pilotée par Mike Conway prendra la 2ème place le tour suivant. L’Alpine d’André Negrao ne tardera pas à prendre la 3eme place.

 

 

Premiers arrêts au 17ème tour pour les LMP2 avec un réservoir réduit d’une dizaine de litres par rapoort à l’année dernière, Antonio Felix Da Costa menant la course sur la N°38 du Jota Sport, la bataille fait rage entre Sean Gelael sur la N°31 du WRT et Lorenzo Colombo sur la N°9 du Prema Orlen Team et cela va durer tout au long de la première heure.

En GTE Pro, la Porsche N°92 prend le commandement dés le premier tour, Kevin Estre à son volant, touchant même son coéquipier Gianmaria Bruni sur la N°91, ce qui engendra une crevaison et qui permit à la Corvette C8.R N°64 de Nick Tandy de prendre la seconde place.

 

La pluie arrive tout doucement dès le début de la 2eme heure, la N°44 du ARC Brastilava s’immobilise à la sortie du double gauche de Pouhon puis repart et tapera violement les rails à la sortie du virage des Fagnes, ce qui déclenchera  un nouveau safety car puis un drapeau rouge est déclenché pour permettre l’évacuation de l’Oreca N°44. Voir la vidéo ICI

 

La pluie tombe fort à ce moment en haut du raidillon pendant quelques minutes compliquant les stratégies des équipes ce qui les amènent à passer en pneus pluies puis repasser en pneus slicks. Au redémarrage sous safety car, grosse frayeur et premier coup de théâtre pour la Toyota N°8 de Sebastien Buemi qui reste immobile, le pilote suisse étant obligé de réinitialiser le système de la voiture, celle-ci finalement redémarre mais s’immobilisera quelques mètres plus loin dans la ligne droite de Kemmel puis ensuite avant le virage des Fagnes mais cette fois définitivement, Sebastien Buemi sort alors de la voiture et fait exploser sa frustration. Il semble que ce soit un problème lié au système hybride.

 

Les concurrents de toutes les catégories profitent du safety car et choisissent finalement de monter les pneus pluies, la piste nouvellement surfacée se révèle extrêmement glissante malgré l’arrêt de la pluie qui réapparait de plus belle avant la fin de la deuxième heure. Le classement est totalement chamboulé suite aux différents arrêts, une LMP2 prend la tête du classement au général en l’occurence la N°10 du Vector Sport en catégorie LMP2 se retrouve un temps en tête puis c’est au tour de la N°31 de Robin Frijns du WRT de prendre le commandement. L’Alpine N°36 est alors deuxième au général devant la Toyota N°7.

Un drapeau rouge est à nouveau déployé et cela sans surprise au vu de la dégradation pluvieuse qui s’amplifie à la fin de la deuxième heure.

 

La course reprend ses droits après plus d’une heure de neutralisation mais sous safety-car, ce qui va compliquer la mise en température des pneumatiques. La safety car sort après 4 tours, la N°31 de Robin Frijns du WRT est en tête suivie par l’Alpine N°36 pilotée par André Negrao et la Toyota N°7 de Mike Conway qui ne tarde pas à doubler l’Alpine. Pendant ce temps-là, Robin Frijns sur la N°31 du WRT réalise l’exploit de distancer la Toyota N°7 à la deuxième place, de plus de 15 secondes alors que la pluie a refait son apparition rendant l’adhérence de plus en plus compliquée. Et à nouveau, un full course yellow est déployé suite à la sortie de la N°35 de Matthieu Lahaye du Ultimate Team au début de la quatrième heure de course. Il est à remarquer également la grosse remontée de la Glickenhaus N°708 avec Pipo Derani à son volant qui repasse devant l’Alpine N°36 de Nicolas Lapierre.

 

La N°34 d’Alex Brundle se fait surprendre par les conditions d’adhérence qui ne s’améliorent pas et tape le rail à la sortie du virage 11, ce qui déclenche à nouveau un safety car réduisant à néant l’exploit de Robin Frijns de devancer de plus de 15 secondes l’hypercar Toyota.

Les conditions de piste ne s’améliorant toujours pas, la direction de course decide de déployer le drapeau rouge dans la quatrième heure de course et ainsi neutraliser pour la troisième fois la course et permettre aux commissaires de réparer le rail tapé par Alex Brundle.

 

On peut déjà dire que cette édition de ces 6 Heures de Spa sont pour le moins compliquées, la course reprend à un peu plus de deux heures de la fin toujours sous safety car, la N°31 toujours pilotée par Robin Frijns est toujours en tête suivi par la Toyota N°7 de Kamui Kobayashi et la Glickenhaus N°708 de Pipo Derani. Les deux Oreca du United Autosports se place 4eme et 5ème, la N°23 devant la N°22, l’Alpine N°36 de Nicolas Lapierre est à la sixième place mais cela risque de changer vu qu’elle a anticipé son précédent arrêt.

En GTE Pro, c’est la Ferrari N°52 du AF Corse qui devance la Porsche N°92 de Michael Christensen qui se fait rapidement doublée par Alessandro Oier Guidi sur la Ferrari N°51 tandis qu’en GTE Am, c’est la Porsche N°46 du Team Project 1 qui est en tête de la catégorie.

 

La Toyota N°7 de Kamui Kobayashi prend les commandes de la course au tout début de la cinquième heure de course en dépassant la N°31 de Robin Frijns. La Glickenhaus ne tarde pas à doubler elle aussi la N°31 dans le tour suivant. Le sprint final se dessine dans ces deux dernières heures de course, la piste s’asséchant. La Glickenhaus est à 5 secondes de la Toyota tandis que l’Alpine reprend enfin la troisième place au général en doublant la N°31 de Robin Frijns quelques tours plus tard.

En GTE Am, l’Aston Martin du Northwest AMR reprend les commandes de la catégorie devant la N°33 du TF Sport tandis qu’en GTE Pro, Ferrari consolide ses deux premières places de la catégorie, la N°52 d’Antonio Fuoco devant la N°51 d’Alessandro Pier Guidi devant la Porsche N°92 de Michael Christensen.

 

La première LMP2 à tenter le pari de chausser des slicks est l’Oreca du Team Penske N°5 de Felipe Nasr suivie immédiatement par la majorité des concurrents. Romain Dumas prend le volant de la Glickenhaus N°708, Mathieu Vaxiviere succède à Nicolas Lapierre au volant de l’Alpine à l’approche de la derniere heure et en profite lors du passage au stand de ravir la seconde place sous full course yellow suite à la sortie de Sebastien Bourdais sur la N°10 de Sebastien Bourdais du Vector Sport. Alpine a préféré chausser des intermédiaires alors que Glickenhaus et Toyota sont repartis en slicks.

La sortie de la N°9  de Louis Deletraz du Prema Orlen Team tape le rail juste avant Pouhon et la sortie de la Ferrari N°21 de Simon Mann entraine à nouveau un full course yellow et Glickenhaus repasse au stand pour finalement chausser des intermédiaires, les slicks ne semblant pas vraiment fonctionner, cela la relègue à la septième place à l’approche de la dernière heure.

Au début de la dernière heure, le full course yellow est retiré pour très peu de temps puisque la N°28 de Jonathan Abeirden du Jota rentre dans le mur de pneu tandis que la N°23 du United Autosports est pénalisée par un problème de porte bloquée qui lui fait perdre beaucoup de temps aux stands.

 

Matthieu Vaxivière dans l’Alpine N°36 dans la dernière heure de course, tente de rattraper la Toyota tandis que la N°22 du United Autosports avec Philip Hanson à son volant tentera de rattraper la N°41 du Realteam by WRT avec Ferdinand Hasburg à son volant et s’échangeront la deuxième place à plusieurs reprises.

 

La Porsche N°92 de Michael Christensen n’a pas dit son dernier mot et remonte sur les deux Ferrari du AF Corse et arrivera à passer la Ferrari N°52 d’Antonio Fuoco et tentera toutes les manœuvres pour doubler la Ferrari N°51 jusqu’au bout et prendre la première place mais la Ferrari de James Calado resistera jusqu’à la ligne d’arrivée

 

C’est également agité en GTE Am, la Porsche N°77 du Dempsey Proton piloté par Harry Tincknell devance Marco Sorensen sur l’Aston Martin N°33 du TF Sport suivie par l’Aston Martin N°98 du Northwest AMR pilotée par Nicki Thiim, le classement restera figé jusqu’à la fin.

 

Ce fut une édition agitée, la pluie venant jouer les trouble fêtes et à moins de 35 jours des 24 Heures du Mans vient mettre à mal la fiabilité de Toyota tout en les rassurant en remportant tout de même la course. On notera également la performance de Glickenhaus après avoir remporté la pole position, Olivier Pla a résisté à Toyota pendant les 15 premiers tours de la course, la voiture était également dans les temps dans l’avant dernière heure de la course en ne concédant que trés peu de secondes à la Toyota. Cependant on ne peut que regretter l’erreur du choix de pneu suite à semble t il une incompréhension entre l’équipe et Pipo Derani alors qu’il fallait passer en intermédiaire et non pas en slicks à ce moment de la course, erreur rapidement corrigé mais qui leur coutera un arrêt au stand supplémentaire. Une deuxième erreur incompréhensible suivra quant à l’attente de Romain Dumas de rechausser des slicks, ce qu’il effectuera à moins de 20 minutes de la fin. Etait ce une erreur ou petit test sur les pneus intermédiaires en vue des 24 Heures du Mans puisque ces derniers réservent souvent un épisode pluvieux lors de la course ?

 

Quant à l’exploit de Robin Frijns au volant d’une LMP2 devançant de plus de 15 secondes une hypercar et cela pendant plus d’une heure trente, il n’y a certainement rien à ajouter quant au talent du pilote cependant pour une course qui est considérée comme une répétition générale ses 24 Heures du Mans, elle nous a démontrés que les prochaines 24 Heures du Mans pourraient nous réserver quelques surprises….

 



Crédit photo : FIAWEC

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