Il était une fois les Groupe C : 1982, les premières de cordées

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Une nouvelle ère

 

 

En 1981 l’ACO et la FISA finissent de définir la nouvelle catégorie reine de l’endurance. Basé sur le groupe GTP (Grand Tourisme Prototype) initié par l’ACO en 1976, le groupe C doit prendre le relais des barquettes du groupe 6 et des silhouettes du groupe 5 au Mans et dans le championnat du monde.

 

La principale nouveauté de cette catégorie est la limitation de la consommation afin de réduire la puissance utilisable des moteurs qui eux sont libres. Un réservoir de 100 litres maximum est prévu pour une consommation maximale de 49,5 litres au 100 kms pour Le Mans via 25 ravitaillements maximum pendant l’épreuve.Un poids maximum de 800 kilos, une longueur maximale de 4,80 mètres contre 2 mètres en largeur et une hauteur minimale de 1 mètre sont les principales caractéristiques techniques de ces prototypes fermés.

 

Malgré une entrée en vigueur en 1982 deux autos inspirées par ce groupe se présentent aux 24 heures du Mans 1981. On retrouve tout d’abord deux WM P81 « C « . Fortement inspirées des P79/80 GTP, elles s’en différencient principalement par un moteur porteur qui fait gagner du poids et des roues arrière carénées.

 

Presque une Groupe C !

 

Il y a aussi deux Lola T600 (une seule en course) à la coque en aluminium et système d’effet de sol inscrites en groupe 6 car emplacement des réservoirs et hauteur du cockpit ne correspondaient pas à l’esprit du futur groupe C (le fond plat non plus d’ailleurs).

 

La Lola T600 fera surtout carrière aux USA

 

De nombreux projets virent le jour une fois le règlement finalisé ce qui permit un total de 29 Groupe C présentes aux 24 heures du Mans 1982, un triomphe pour une catégorie débutante !!! Passons en revue les différents acteurs à l’exception de Ford, Nimrod-Aston Martin, Dome et De Cadenet Lola déjà évoqués dans de précédents articles.

 

Porsche

 

Le lancement du programme 956 eu lieu en juin 1981 initié par l’ingénieur Norbert Singer. Celui-ci est basé sur un châssis monocoque en aluminium riveté, une grande première chez Porsche et il utilise le flat 6 turbo de 2,6 litres vainqueur des 24 heures du Mans 1981 dans une barquette 936/81. Ce flat 6 dérive toujours de la 911 et devait initialement courir en monoplace à Indianapolis.

 

Première maquette grandeur nature

 

La 956 bénéficie d’une conception générant de l’effet de sol dans les limites permises par le règlement. Les premiers tests sont réalisés en mars 1982 sur le circuit Paul Ricard suivis de nouveaux essais avec 2 types de capots arrière, un court pour les épreuves sprint et un long pour Le Mans.

 

1ers tests

 

En mai la 956 de Ickx-Bell termine 2ème des 1000kms de Silverstone derrière la Lancia groupe 6 de Patrese-Alboreto mais loin devant les autres groupe C. En juin les trois 956 officielles trustent le podium au 24 heures du Mans….

 

1 , 2 et 3 !!

En fin d’année Porsche remporte le championnat du monde. C’est le début d’une longue domination de 5 ans dans la Sarthe et dans les divers championnats prototypes, aidée par les nombreuses voitures vendues à des privées.

 

 

Joëst

 

Reinhold Joëst décida de créer pour 1982 une Groupe C basée sur sa Porsche 908/80, en fait une 936/77 avec laquelle il avait fini second au Mans 1980 avec Jacky Ickx. Le chassis tubulaire fut allongé et doté d’une carrosserie conçue par Design Plastic. Le moteur est un flat 6 de 2,6 litres   la boîte de vitesses ne comporte que 4 rapports car la boîte 5 de la 936 est jugée insuffisamment fiable. Aux 24 heures 1982 la 936 C ou J pilotée par Bob Wollek et les frères Martin joue les premiers rôles aux essais puis en course.

 

Premières couleurs en championnat du monde

Longtemps 3ème elle abandonne moteur cassé à moins de 2 heures de l’arrivée. Abandon rapide en 1983 avant un retour en…1986 !  Engagée par Ernst Schuster elle termine à une surprenante 6ème place après être montée jusqu’au 5ème rang.

 

Le Mans 1986, 6ème !!!!

Beaucoup vue en 1982 et 83 puis 1986 en mondial et en DRM, la 936 C termine deux fois deuxième et une fois troisième lors d’épreuves en Allemagne.

 

Deux 4èmes places aux 1000 kms de Spa et à Kyalami 1982 sont ses meilleurs résultats dans le championnat du monde.

 

Une des multiples décorations de la 936C Joëst

 

Elle prend une retraite bien méritée après les 500 kms de Kyalami 1986 avec une 6ème place à la clef.

 

 

 

Kremer

 

 

Les frères Erwin et Manfred Kremer se sont eux aussi lancés dans la réalisation d’une Groupe C. Piqués au vif par la 936 Joëst,  les 2 frères décident en mars de lancer la construction de La CK5 malgré l’échec de leur réplique de 917 l’année précédente. Les délais sont très courts car la décision est prise en mars pour courir au Mans en juin ! La CK5 est finie début juin et est à peine testée avant les 24h heures. Son châssis tubulaire en aluminium est inspiré de celui des 936 ou 908.

 

Elle est habillée d’une carrosserie en partie en kevlar, œuvre de Design Plastic, très originale avec une  » épine  » dorsale sur le capot moteur, l’ancêtre en quelques sorte de l’aileron de requin des LMP1/2 ! Le moteur Porsche est un flat 6 de 2,8 litres. Très rapide en ligne droite, la CK5/ 01 abandonne vite dans la Sarthe victime de son moteur.

 

Pendant les essais des 24 heures 1982

 

Un second châssis est construit pour 1983. Plus légère de 50 kilos, doté d’une boîte 4 et d’un moteur 3 litres la CK5/ 02 ne fait pas mieux au Mans 1983, comme sa sœur 01 revendue à Richard Cleare après passage au moteur 3 litres et à la boîte 4.

 

Le Mans 1983

 

Les meilleurs résultats se feront dans les championnats Allemand DRM et Interserie avec une 3ème place au Nurburgring supersprint 1983 et quelques 5ème places. En championnat du monde on note 2 sixième place à Spa 1982 pour Kremer et Silverstone 83 pour Cleare derrière les 956 usine ou privées.

 

01 aux couleurs du RC racing

 

A noter que cette équipe modifiera la carrosserie pour 1984 avec un capot avant plus creusé et l’abandon de la fameuse épine dorsale.

 

 

Après modifications de carrosserie

A suivre ….

Crédit photos : Bob Harmeyer

 

 

 

 

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