In memoriam : Mes souvenirs de Patrick Tambay en Endurance

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Patrick Tambay nous a quitté dimanche dernier, après un long combat contre la maladie. Je n’ai eu la chance de voir rouler le double vainqueur en Grand Prix de F1 qu’à deux occasions.

Le première fois, c’était lors des 24 Heures du Mans 1989, alors que le français était pilote titulaire du TWR Jaguar. Pour l’occasion, il était associé à Jan Lammers et Andrew Gilbert-Scott. Les trois hommes vont faire une course superbe, qui va les porter en tête cinq heures durant, et ce, à plus de 220 Km/h de moyenne.

Mais au sortir de la nuit, la boite de vitesse, mal récurent des XJR9-LM cette année là, va reléguer la Jaguar au huitième rang à l’entame du dernier tiers de la course. L’équipage va pourtant terminer au pied du podium, remontant jusqu’à la quatrième place, à neuf tours de la Sauber C9 victorieuse.
Au terme de la saison 1989 dominée par les Sauber Mercedes, Patrick Tambay terminera huitième du championnat pilote.

24 Heures du Mans 1989Je vais revoir le parisien au volant lors des Essais Préliminaires des 24 Heures du Mans 1996. Cette fois-ci, l’ancien skieur pilotait la Bugatti EB110 SC, une auto développée pour le championnat IMSA à l’initiative de Gildo Pastor fin 1994, début 1995.

Mais contrairement à celle vue dans la Sarthe l’année précédente, celle-ci avait été conçue et développée en interne à Campogalliano, quelque mois avant la faillite, et en utilisant les compétences de Synergie, seulement pour la sous-traitance.
Après quelques courses, l’auto avait été mise sous séquestre à l’usine, ce qui avait forcément impacté sur son développement. Suite à de longues démarches auprès des autorités italiennes, Pastor avait fini par récupérer l’EB110 SC et envisageait de participer au 24 Heures du Mans 1996. C’est Patrick Tambay qui avait été chargé de la pré-qualifier.
Malheureusement, après un premier tour lancé prudent en 4’26″288, le double champion CanAm se fait surprendre par la belle italienne dans la nouvelle portion et tape violement de l’avant. Châssis cassé, transmission avant détruite, l’aventure va s’arrêter là.

Bugatti EB110 SC Patrick Tambay Essais Préliminaires 1996.

Après l’accident, il déclara avec humilité que la voiture lui avait juste échappé, faisant totalement abstraction du contexte autour du projet et du manque de préparation manifeste.

 

Que ce soit en piste, tout au long d’une carrière extrêmement éclectique, ou au milieu des girls du Moulin Rouge, c’est très certainement cette image qui restera de Patrick Tambay, celle d’un véritable gentleman, au sourire inimitable.

 

Credit photo : Vincent Laplaud

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