Il était une fois les groupe C : 1982, 2 Anglaises sophistiquées et 1 Allemande basique

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Nous allons détailler ici les Lola et Grid à effet de sol très originales de ligne et la modeste URD.

 

 

  • LOLA

Après cette ébauche de Groupe C qu’était la T600 en 1981, Éric Broadley le fondateur de Lola se remit au travail pour 1982 et va créer sa première  » vraie » groupe C, la T610. La T610 était basée sur le châssis de la T600 avec une recherche d’effet de sol plus poussé.

 

Très étroite ( 1m46 contre 1,60  pour la Porsche 956 ), sa carrosserie allait beaucoup évoluer tout au long de l’année,  du moins HU1 la voiture usine qui se différencie de sa sœur HU2 vendue au Cooke racing.

 

 

 

Les 2 autos utilisaient le V8 Cosworth 3,9 litres. La voiture usine engagée sous le nom de Ultimar team Lola fut disqualifiée à Monza, ne termina que 16ème à Silverstone et disparut sur panne moteur au Nurburgring. Sur ces courses elle était dotée d’un capot arrière long et de carénage des roues arrières, du moins en Italie,  en Angleterre ou aux essais du Mans.

 

La voiture du Cooke racing n’apparut qu’au Mans après un bref essai à Snetterton car sa fabrication ne fut achevée que début juin ! Elle était plus courte avec un aileron avant différent et Brian Redman en était le pilote star.

 

HU2 vue de haut

 

Guy Edwards qualifia l’Ultimar numéro 16 à la 10ème place , la numéro 17 n’étant que 18ème après des essais écourtés sur le sec suite à une sortie de route de Ralph Cooke. A noter qu’avec 345 et 339 km/h les 2 Lola étaient dans une bonne moyenne. En course les espoirs furent de courte durée…. Edwards-Keegan-Faure firent illusion en 1ère heure avec une 1ere place au 13ème tour quand la concurrence principale s’arrêta ravitailler mais 2 changements de démarreur la firent plonger au classement dès la 3ème heure et c’est le joint de culasse qui l’élimination 2 heures plus tard.

 

Rapide mais brièvement au Mans

 

Pour la jaune numéro 17 ce fut pire encore . Brian Redman connaît des difficultés à démarrer et s’élance avec un tour de retard. Remontée à la 16ème place la Lola ne dépassera pas la 2ème heure à cause d’une panne …d’essence ! La voiture usine réapparut à Spa-Francorchamps puis à Brands Hatch ou elle finit 7ème. En Angleterre elle était dotée d’un aileron avant dépassant largement du capot et d’un capot arrière très court doté d’un aileron placé très en hauteur.

 

 

C’est dans cette configuration qu’elle sera vendue à l’australien Terry Hook . Celui-ci l’équipe d’un V8 Chevrolet et l’engage pendant plusieurs années dans le championnat Australien de voitures de sport.

 

Carrière Australienne pour HU1

HU2  ne participera qu’à une course Can Am et aux 24 heures du Mans 1983 pour le compte du Cooke racing. Dotée du même avant que HU1 au Mans 1982, elle était pilotée par Cooke-Adams et le français Servanin. Toujours équipée du Cosworth 3,9 litres et qualifiée 27ème seulement,  la Lola jaune fit illusion en course en pointant très régulièrement autour de la 10ème place avant qu’une culasse fendue ne l’élimine en 12ème heure. Revendue à John Bartlett en 1984 la Lola devenue blanche et passée au DFL 3,3 litres participe à plusieurs manches du championnat du monde dont Le Mans et à la série Anglaise Thundersports.

Les prestations sont modestes et on note deux 14ème places à Brands Hatch et imola comme meilleurs résultats,  la voiture abandonnant au Mans sur accident.

 

En 1984 Lola sortit la T616, une évolution de la T610 engagée en IMSA et en groupe C2 par le team BF Goodrich avec un birotor Mazda comme moteur.

 

 

Celle-ci connaît plus de réussite avec quelques places d’honneur aux USA et 2 victoires de classe à  monza et surtout au Mans ou les 2 Lola finissent 1ere et 3eme du C2. On vit cette auto en IMSA jusqu’en  …. 1990 en classe Camel Light , le C2 Américain.

 

 

 

  • GRID

 

Autre auto originale la Grid- Plaza S1- Cosworth de Ian Dowson. C’est le pilote Espagnol Emilio De Villota vu de temps à autre en Formule 1 qui a financé cette auto via un groupe financier Américain,  le Plaza service et le groupe pétrolier Crysen. Elle est basée sur un chassis monocoque en aluminium renforcé via le procédé nid d’abeille et bénéficie de l’effet de sol notamment grâce à son nez original évasé sur les côtés et doté d’un aileron reliant le bas des ailes avant.

Cela lui donne de faux air de Can-Am ou de formule 1.

 

L’ original nez de la Grid S1

 

La Grid débuta avec De Villota et Hobbs au volant à Monza ou qualifiée 10ème elle renonça sur panne moteur. Elle ne connut pas plus de réussite à Silverstone ou les 2 hommes abandonnèrent suite à un problème d’arrivée d’essence. Aux 24 heures du Mans l’Espagnol fera équipe avec désiré Wilson et Alain De Cadenet libéré par le forfait de sa Ford C100 privée. La voiture termine 17ème des qualifications et hélas ne parcourt  que 7 tours en course victime de son Cosworth 3,3 litres.

 

Course éphémère au Mans

Elle participe ensuite à 2 courses du DRM avec De Villota ou elle termine 10ème et 6ème. Repeinte en rouge elle tente sa chance aux USA pour 3 courses sans résultats.

 

Carrière aux USA pour la S1

 

De retour en Europe la Grid termine 10ème à Brands Hatch avec De Villota-Daly-Stiff.

 

En 1983 l’équipe participe essentiellement à des manches IMSA mis à part Le Mans et Brands Hatch. Dans la Sarthe l’auto abandonne sur fuite d’huile à la 6ème heure après avoir occupé au mieux le 18ème rang. En Angleterre elle termine à une honnête 8ème place derrière les Porsche et Lancia. Et en IMSA on note qu’à Sebring elle se battait pour la victoire avant de régresser au 13ème rang et qu’elle termine à une belle 4ème place aux 500 kms de Road Atlanta.

 

En 1984 repeinte en jaune et dotée d’un nouveau capot arrière elle participe à quelques courses du championnat Britannique Thundersports après un acte manqué aux 3 heures de Miami ( accident aux essais) Engagée par Gibert Baird après Miami, son team participe  aux 1000kms de Brands Hatch en groupe C2 et se bat pour la victoire de catégorie avec Thompson -Lanfranchi et Divina Galica avant d’être disqualifiée.

 

 

On la retrouve dans la série Anglaise Thundersports jusqu’en 1987 transformée en …..barquette ! Après avoir envisagé une Grid -Aston Martin, le team construit en 1983 un modèle à moteur porsche 935 avant de cesser toute activité.

 

 

La S2 était proche de sa sœur S1

 

Achetée par Dudley  Wood et supervisée par le Charles Ivey racing la Grid S2 ne rencontrera pas un grand succès en 1984. Engagée aux 3 heures de Miami elle abandonne dans le 1er tour avec De Villota au volant. Aux 1000kms de Monza Elle est forfait car Wood est malade. Elle termine lointaine 16ème à Silverstone avant d’abandonner très vite au Mans victime d’une panne d’essence ! Présente également à Brands hatch et Mosport elle termine 11ème  en Angleterre. On ne la verra plus en course, fin de l’aventure Grid en Endurance.

 

 

  • URD

 

Nous partons maintenant en Allemagne de l’ouest avec une auto loin de la Porsche 956 et des autres groupe C aérodynamique et à l’effet de sol optimal. Ernst Ungar a créé l’ URD C81 en 1982 avec le but de proposer aux équipes modestes un prototype simple et peu coûteux à acquérir et à exploiter. L’URD, pour Ungar Racing Development est bâtie sur un châssis tubulaire sans recherche d’effet de sol et dispose d’un 6 cylindres de BMW M1.

 

Les débuts de l’URD en Allemagne

 

En 1982 on la voit surtout dans les championnats Allemands du DRM et de l’interserie sous les couleurs du team Kannacher  avec entre autres Jurgen Kannacher ou Harald Grohs au volant. Celui-ci réalise la meilleure performance à Hockenheim en finissant 4ème d’une manche du DRM. La C81 est aussi présente aux 1000kms du Nurburgring , aux 24h du Mans et aux 1000kms de Spa sans parvenir à rallier l’arrivée.

Au Mans la voiture est engagée par Michel Lateste qui la partage avec Heuclin et Striebig. Qualifiée à une honnête 25ème place,  la groupe C Allemande ne dépasse pas 3h30 de course suite à un moteur explosé. Elle pointait en 1ère et 3ème heure à une honnête 17ème place

 

En fin de saison une seconde URD apparaît chez Kannacher d’abord dotée du moteur BMW puis d’un flat 6 Porsche.

 

En 1983 outre le DRM on retrouve le modèle BMW au Nurburgring, au Mans, à Brands Hatch , le modèle Porsche étant aussi du voyage en Belgique. L’URD- BMW est engagée dans la Sarthe par Valentin Bertapelle après un imbroglio avec l’organisateur. L’ACO croyait avoir reçu le forfait de la voiture et la refusa au pesage avant de l’accepter après un télégramme de l’alsacien confirmant son engagement ! Bruno Sotty et Bernard Cuynet amèneront la C81 à la 14ème place à l’arrivée malgré quelques soucis de boîte de vitesse.

 

 

A spa Bertapelle les rejoint et les 3 hommes finissent 10ème derrière les Porsche et les lancia. En 1984 une C83 apparaît à la dernière manche du championnat du monde en Australie en catégorie C2. Le Danois Jens Winter à en effet troqué sa BMW M1 pour un chassis roulant d’URD dans lequel il a greffé le moteur de sa GT Bavaroise. En 1985 l’ URD blanche aux couleurs de Castrol participe à 7 manches du championnat du monde dont Le Mans. Aux 24 Heures du Mans son pilote propriétaire  assisté de Mercer et Maggie Smith-Haas se bat aux avant-poste du C2 mais le moteur lâche à la 10ème heure. Ses meilleurs performances sont deux 3eme places en C2  au Mugello et à Monza.

 

Aventure Danoise pour URD

 

L’URD Danoise est de retour en 1986 à Silverstone ou elle termine 18ème mais son principal fait d’arme se déroule au Mans . Très régulière et profitant des abandons ou ennuis des Spice, Ecosse ou Gebhardt officielle l’URD termine au 11ème rang , le second des C2! Pas mal pour une auto  » économique  » de 1982 !!!!

 

 

En route vers la médaille de Bronze !

 

A noter que, comme les 2 années précédentes une URD  » usine » n’avait pas été retenu par l’ACO…. D’autres places d’honneur suivront avec les 4eme rangs du groupe à Brands Hatch et Spa-Francorchamps,  un bel épilogue pour ce team. Surprise en 1987 avec la présence d’une URD en championnat du monde mais toujours pas au Mans. Le URD junior team finit 3ème du C2 à Monza ,  4ème à Jarama et au Nurburgring,  on voit même la C2 rouge à Fuji et à Kyalami hors championnat.

 

 

En 1988 c’est le baroud d’honneur pour la vaillante groupe C Allemande de ce team  avec les 24h de Daytona et les 12h de Sebring qui se soldent par 2 abandons.

 

 

Une URD réapparut en …..1996 pour quelques manches IMSA transformée en barquette WSC mais ceci est une autre histoire !

 

 

Crédit photos Tom Hildreth, Michael O Crews, autopics, Jeremy Banks, Jean Luc Chétif  P. Moriniere.

 

A suivre …

 

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