Les 29 et 30 avril dernier, sur le circuit de Magny-Cours, s’est déroulé la seizième édition des Classic-Days.
La météo était de la partie et force est de constater que le rendez-vous printanier, organisé par le Max Mamers Management, structure crée par l’ancien pilote corrézien ayant participé six fois aux 24 Heures du Mans, s’est définitivement installé comme une grande fête populaire.
En effet, 1750 propriétaires se sont inscrits pour ce millésime 2023, soit quatre cent de plus que l’année dernière, 850 autos ont participé à la parade en piste permettant de lever des fonds pour l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, et 30 000 personnes étaient présentes aux abords du circuit nivernais sur les deux jours, soit une fréquentation au niveau de la dernière édition organisée avant la pandémie, au Mans, en 2019.
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Un espace privilégié entre le public et des pilotes de légende.
Comme toujours lors des Classic Days, les pilotes étaient mis à l’honneur et des séances de dédicaces étaient organisées pour permettre au public d’échanger avec eux.
Cette année, Jean-Louis Schlesser était la tête d’affiche, mais Jacky Ickx, Jean Ragnotti, Jacques Laffite, Alain Ferté, et Jean-Pierre Jarier étaient aussi présents dans les allées du paddock.
Venu en voisin, Tico Martini a également fait une courte apparition le dimanche.
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Jean Ragnotti et Jacques Lafitte, deux légendes du sport automobile français réunis à la même table.
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Jean-Louis Schlesser, double Champion du Monde d’Endurance en 1989 et 90 sur Sauber Mercedes, pouvant revendiquer huit participations aux 24 Heures du Mans dont une seconde place sur Rondeau M379 en 1981, double vainqueur du Paris-Dakar en 1999 et 2000, retrouvait son ancien co-équipier de la grande époque des « flèches d’argent » en Groupe C, Alain Ferté, qui a participé quatorze fois à l’épreuve mancelle.
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Quel bonheur de voir Jacky Ickx au volant de la Ferrari 312 B2 #005, une de ses anciennes montures, avec laquelle il a remporté le Grand Prix d’Allemagne 1972 disputé sur le Nürburgring.
Le sextuple vainqueur au Mans s’est manifestement fait plaisir et entendre le boxer Ferrari 3l donner de la voix très haut dans les tours était un moment magique.
Un véritable show en piste.
Lors des Classic Days, il n’est traditionnellement pas question de course, ni de compétition.
Les autos présentes sont regroupées en fonction de leur âge et de leur niveau de performance, l’idée principale étant de se faire plaisir en piste et, évidement, de donner du plaisir au public.
Comme toujours lors de cet évènement, de très belles voitures de course avaient fait le déplacement et je vous propose de partager avec vous les quelques photos que j’ai pu réaliser lors du weekend.
La Ford Mk IV #J9, née barquette CanAm G7A en 1967 et convertie en Mk IV au début des années 2010 fait la couverture de cet article.
Elle est, à ce jour et probablement pour longtemps, la seule possibilité pour les amateurs de voir évoluer un des douze châssis « J » originaux en Europe.
Cerise sur le gâteau, et contrairement à la quasi-totalité des autres Ford J survivantes, #J9 a reçu une préparation de très grande qualité pour faire de la piste et non pour participer à des démonstrations à basse vitesse ou en statique. C’est une autos très performante et entendre gronder son V8 de 7l est un véritable régal.
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Edwin Stucky, collectionneur et, entre autre, propriétaire du Viper Museum en Suisse, était venu rouler avec l’Inaltera #003 I003, auto qui a terminé 8ème des 24 Heures du Mans 1976 avec Henri Pescarolo et Jean-Pierre Beltoise, puis s’est classée deux fois 13ème en 77 et 78 avec le parisien associé cette fois à Al Holbert, puis avec les suisses André Chevalley et François Trisconi.
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L’Alpine A441 Turbo #4411, victorieuse des 1000 Km du Mugello 1975 avec Jean-Pierre Jabouille et Gérard Larrousse.
Selon certains, elle serait ensuite devenue l’A4420, voiture de développement du programme et présente en tant que mulet aux 24 Heures du Mans 1976.
Elle aurait également servit au développement du V6 F1 avant de devenir une showcar équipée d’un moteur creux.
Elle était piloté, pour les Classic Days, par Jean-Charles Rédélé, qui se chargeait de la mettre au point pour son nouveau propriétaire.
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La très belle et très performante Lola Larrousse LC87 (Lola T87/30) du pilote suisse Louis Maulini, à priori le châssis 01, qui a servi de voiture de développement et avec lequel Philippe Alliot a débuté la saison 1987.
A la fin de cette première saison de Grand Prix, et en ayant loupé la manche inaugurale au Brésil, l’écurie Larrousse/Calmels terminera seconde du Trophée Colin Chapman réservé aux F1 à moteur atmosphérique.
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La très belle Hesketh 308E/1 (1-2) de 1977, célèbre pour sa livrée « Penthouse Pet ».
Conçue par Frank Dernie, Harvey Postlethwaite et Nigel Stroud, la 308E restera la dernière représentante de l’écurie de F1 britannique avant son retrait de la compétition l’année suivante.
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La Ford C100 Mk3 #83-002, seule survivante de la dernière mouture des Ford Groupe C.
Initialement prévue pour courir durant la saison 1983 et devant être motorisée par un V8 Cosworth 3,9l Turbo, mais Ford va mettre brutalement fin au programme pour se consacrer à la F1.
Le V8 ne verra finalement jamais le jour et l’essentiel des pièces déjà construites et des moules seront détruits.
Heureusement, Brian Wingfield, connu pour ses travaux de restauration sur les GT40 et ingénieur châssis chez Ford va récupérer cette coque et quelques éléments, lui permettant d’assembler cette survivante qui appartient désormais à un collectionneur de la région mancelle.
Malheureusement, la C100 va connaitre des problèmes de moteur (alimentation?) et ne rouler que très peu le samedi.
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La Moynet LM 75 #01 qui termina 21ème des 24 Heures du Mans 1975 aux mains de Marianne Hoepfner, Michele Mouton et Christine Dacremont, remportant la classe 2L.
Construite autour d’un châssis de barquette CG Proto MC conçu par Bernard Boyer en 1970 désigné en tant que MS18. De fait, elle est la dernière représentante, indirecte, de Matra en Endurance
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La sublime G.R.D 272 #272-014-F2 de Gérard Gamand ex Roland Salomon.
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La magnifique Ford F3L Piper/Bailey. Cette auto n’est pas une réplique à proprement parler puisque lorsque Len Bailey, son créateur, a accepté de participer au projet dans les dernières année de se vie, c’était à la condition de reconstruire cette auto telle qu’il l’avait rêvé en 1968 (moteur porteur, suspensions arrière type F1, etc…), sans tenir compte des contraintes que lui avait imposées Ford Angleterre et des limites de la technologie de l’époque (notamment au niveau du pare-brise).
Elle reprend, au plus près, les lignes d’un des plus beaux Sport Prototype de l’histoire de l’Endurance malgré une nouvelle étude aérodynamique et peut être considérée comme la « Joconde » du génial ingénieur anglais.
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La superbe Alpine M63 #1705 de la famille Peauger, reconstruction de la #1702, détruite dans l’accident de Bino Heins lors des 24 Heures du Mans 1963, à partir d’un châssis de rechange d’époque, longtemps conservé à Dieppe, puis dans la collection Rédélé.
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Le Spider 905 Martini MK 64, à priori le tout premier des quatorze châssis de ce type produits par Tico Martini en 1992.
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GEL W 001, la réplique quasi-parfaite de la célèbre Ford GT40 P/1075 construite chez Gelscoe Motorsport pour le suisse Claude Nahum à changé de mains. Elle est désormais la propriété de son compatriote Edwin Stucky.
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Pour illustrer la large catégorie « Avant-Guerre », la très rapide Cooper Bristol T20 F2 de 1952.
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La sublime Maserati Typo 8CM #3015 avec laquelle le pilote niçois Benoit Falchetto remporta les GP de Picardie et de L’ U. M. F. à Monthlery en 1934.
Elle sera vendue l’année suivante à l’aristocrate hongrois Erno Festetics qui l’alignera en course durant de nombreuses années dans son pays d’origine, d’où les couleurs de sa livrée.
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La très belle Maserati 250F présente en piste lors du weekend était la huitième des douze répliques construites par Cameron Millar dans le courant des années 1970 et 80.
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La Berliet Type BD 40cv en version Sport de 1908 n’était pas forcément facile à inscrire dans la chicane des stands.
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Un très original Racer Chevrolet de 1933.
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Une Talbot-Lago T110 recarrossée façon T150C.
Je n’ai, malheureusement, pas eu la chance de discuter avec son propriétaire pour savoir dans quel contexte et à quelle époque cette modification avait été faite.
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Superbe, l’Elina FL01 Formule Libre motorisée par un Gordini 1440cc préparé chez Conrero.
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L’AGS JH 14 #017 utilisée par Yann Le Borgne durant la saison 1976 de Formule Renault Europe.
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Cette très belle Martini MK 15 n’est, apparemment, pas vraiment celle avec laquelle Richard Dallest a participé à la saison Formule Renault Europe 1975, mais l’application de cette déco à ce châssis a été faite avec l’accord du pilote marseillais.
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La magnifique Alpine A366 #3660 Formule Renault de 1972 ex Dominique Jaunet de Yann Littée.
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Quel plaisir de revoir en piste l’ex Racer D.B #509 de Claude Berton, mené de mains de maître par Michel Labarde. Construit en 1950 et équipé de réservoirs latéraux, Michel Aunaud reportera le Bol d’Or la même année à son volant.
Alfonso de Burnay le rachète en 1952 et fait transformer la carrosserie en montant un avant de Monomill en 1954, configuration qu’elle a conservé jusqu’à aujourd’hui.
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Une très belle MEP X2 Panhard de 1967.
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Deux Formule Ford Rondeau étaient également présentes, une M584…
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…et une M585.
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Dans un tout autre registre, une Renault 21 Turbo Europa Cup qui marchait très fort.
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Sous ses faux airs de sage berline allemande , cette Mercedes W201 190E Evo2 DTM ex-Laffite se révèle être un monstre d’efficacité en piste. Vue de près, l’utilisation massive du carbone met, tout de suite, dans l’ambiance.
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Une Porsche 911 SC équipée de jantes Cookies et à la livrée évoquant le Safari Rally 1978 dans une très belle lumière.
Vues dans le paddock.
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Pour illustrer la venue de Jean-Louis Schlesser, Mercedes- Benz Classic avait amené sa Sauber C11 #90.C11.04 qui abandonna à la 16ème heure lors des 24 heures du Mans 1991 suite à un choc avec des débris en piste. Elle était pilotée par Jonathan Palmer, Stanley Dickens et Kurt Thiim.
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La Lorraine-Dietrich B3-6 Sport qui termina sur la troisième marche du podium des 24 Heures du Mans 1925 grâce à Edouard Brisson et Henri Stalter. Une auto habituellement présentée au Musée Automobile de la Sarthe.
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La Berlinette BBM GM-01 avait quitté son repère de Beaune-les-Mines pour être essayée en piste par Gérard Gamand en vue d’un futur article dans Autodiva.
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Un hommage était également rendu à Jo Schlesser, l’oncle de Jean-Louis, disparu lors du GP de France 1968.
Pour ce faire, la Ford GT40 GT101R, copie conforme de celle qu’avait piloté le lorrain lors des essais d’avril du Mans 1964, réalisée par Gelscoe Motorsport pour le compte de Claude Nahum et désormais basée en France, était présente dans le paddock.
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Dans la même optique, le cinquième coupé Cobra Daytona crée dans les ateliers A.T.S. du Mans, le seul sur un châssis neuf, qui évoque #CSX2300 lors des 1000 Km du Nürburgring 1965 alors qu’elle était pilotée par Jo Schlesser et André Simon, était également présente, mais n’a, apparemment, pas pris la piste.
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L’Alfa Romeo 8C 2300 Touring Spider #2211093 avec laquelle Giovanni Battaglia et son mécano Ferruccio Bianchi terminèrent quatrième des Mille Miglia 1933, à mon sens la plus belle auto présente lors du weekend.
Ambiance Classic Days.
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Les Classic Days, c’est aussi une belle balade dans la Campagne nivernaise, le Classic Tour.
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Pour les plus courageux, la promenade peut se poursuivre avec une parade dans le centre ville de Nevers le samedi soir.
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Les Classic days sont également l’occasion pour les différents clubs d’anciennes de présenter leurs plus beaux bijoux, à l’image du René Bonnet Matra Sport qui, traditionnellement, met en avant un des premiers Djet produit.
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Le club Marcadier présentait quelques très belles autos comme ce splendide coupé Barzoi.
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Les Classic Days, c’est aussi une Parade caritative en piste lors de laquelle un des sponsors reverse 10€ pour chaque voiture présente à l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière.
Cette année, 850 propriétaires d’anciennes ont joué le jeu.
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Cette parade aura été l’occasion de discuter avec la propriétaire de cette sublime Simca 8 Coupé Sport de 1952, un moment très particulier pour moi.
Crédit Photos : Vincent Laplaud.