24 Heures du Mans 2022 – Le Bilan de la 90eme édition

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Doublé Toyota, domination de l’équipe japonaise du début jusqu’à la fin, Glickenhaus qui n’a jamais laché et qui termine à une honorable troisième place, Alpine largué dés les premiers tours avec une BoP défavorable puis des ennuis mécaniques en fin d’après midi, voila comment ces 24 Heures du Mans 2022 pourraient se résumer. Mais les 24 Heures du Mans ne peuvent jamais se résumer à une phrase, d’une part par la durée de la course et d’autre part par la diversité des catégories qui y concourent.

 

Cela va faire deux semaines que la course est terminée, il fallait prendre le temps de « redescendre » de cette folle semaine où même si beaucoup sont déçus du manque on va dire d’action du moins en catégorie Hypercar, prendre le temps de trier, classer, retrouver le cliché dont on se souvient et qu’on pensait à tort ou à raison qu’il était magnifique et continuer à vous préparer de nouveaux articles…

Au vu de sa très belle participation lors de la précédente édition, nous croyions ou du moins espérions que Glickenhaus ait une chance de remporter la classique mancelle et nous pouvons dire que l’équipe américaine n’a pas démérité, bien au contraire ! Comme déjà dit dans un précédent article (voir ICI), l’aventure de l’équipe américaine a un parfum de David contre Goliath et les 24 Heures du Mans ont le secret de ce genre d’histoire. Cependant, la Glickenhaus 007LMh n’a pas de système hybride, c’est peut être le petit plus qui lui a manqué et qui lui aurait permis de se battre pour la victoire. Les deux Glickenhaus terminent à 5 et 10 tours de la Toyota gagante…

Toyota qui remporte là sa cinquième victoire d’affilée en Sarthe qui, on peut le dire, n’a pas eu de véritable concurrence mis à part ses propres pilotes qui se sont suivis et échangés la première place jusqu’à une slow zone dans la soirée qui accentua l’avance de la N°8 mais Toyota s’est fait tout de même une petite frayeur le dimanche matin avec José Maria Lopez sur la N°7 alors en première place. En effet, celle-ci s’immobilisa du côté d’Arnage avant de repartir vers ses stands où José Maria Lopez dut réinitialiser la voiture plusieurs fois suite à un problème électrique laissant alors la N°8 filer jusqu’à la victoire, incident qui nous rappelle d’ailleurs celui rencontré par Sebastien Buemi à Spa en mai dernier. Sebastien Buemi quant à lui, rentre dans le club trés fermé des pilotes qui ont remporté 4 fois la classique mancelle aux côtés de Olivier Gendebien, Henri Pescarolo et Yannick Dalmas.

 

Toyota a l’expérience et les victoires mais cela sera t il suffisant l’année prochaine ?

Quant à Alpine, que dire d’une ancienne LMP1 ex Rebellion qui a une dérogation pour courir dans la catégorie hypercar avec une BoP tantôt favorable, tantôt défavorable ? Il semble d’ailleurs qu’Alpine ait pris la décision de retourner en LMP2 pour la saison 2023 avant de revenir comme annoncé en octobre 2021 en catégorie Hypercar avec une LMDh avec un chassis Oreca et un moteur Alpine. Même Kamui Kobayashi pilote Toyota s’est exprimé à ce sujet, estimant que l’ACO a limité les chances d’Alpine par une BoP défavorable pour minimiser les chances d’Alpine de remporter la course tout en soulignant qu’une LMP1 n’avait pas sa place en catégorie hypercar. Le sujet de la BoP n’a pas fini de faire parler…

En LMP2, Jota a pris les commandes de la catégorie dés la quatrième heure de course avec la N°38 de Roberto Gonzalez, Antonio Felix da Costa et Will Stevens, le trio ne lâchera plus la première place jusqu’à l’arrivée. La voiture soeur N°28 d’Oliver Rasmussen, Edward Jones et Jonathan Aberdein prend la troisième place, Jota signe donc un double podium. Entre les deux, Prema obtient la deuxième place sur le podium dès sa première participation avec Robert Kubica, Louis Delétraz et Lorenzo Colombo. Robert Kubica et Louis Delétraz, pensionnaires du Team WRT l’année dernière reprennent donc leur revanche alors que la victoire leur était promise ayant rencontré une panne dans le dernier tour, souvenez vous un des grand coup de théâtre de l’édition 2021.

 

Nous attendions justement la confirmation du Team WRT qui pour sa première participation aux 24 Heures du Mans en 2021, avait remporté la victoire de sa catégorie et était passé si proche de réaliser un doublé. Mais l’écurie belge ne fut pas au rendez vous cette année. Dés le premier tour de course, un accrochage des deux voitures avec la N°22 du United Sports fit perdre gros à l’écurie belge, dès le départ avec une minute de stop and go pour la N°31 et des dommages sur la N°41 suite à l’accrochage. Le team WRT ne fut pas en mesure de remonter dans le classement, la N°32 de Mirko Bortolotti, Rolf Ineichen et Dries Vanthoor terminera à la 15eme place au général tandis que Robin Frijns sur la N°31 perdit le contrôle de sa voiture à la sortie du virage d’Indianapolis en fin de matinée et dut abandonner.

 

La victoire se faisait attendre du côté de chez Porsche en GTE Pro, la dernière victoire remontant à 2018 et sa fameuse Pink Pig, enfin la première victoire au Mans pour la Porsche 911-RSR-19 et également la dernière puisque le GTE Pro disparait à la fin de l’année. Ce qui porte à 109, le nombre total de victoire de catégories de Porsche sur la classique mancelle. et enfin, c’est la délivrance pour Frédéric Makowiecki qui depuis 9 ans, courrait après cette victoire, il avait annoncé la couleur avant les 24 Heures du Mans en déclarant qu’il irait à fond.

 

Quant à Gianmaria Bruni, il avait remporté 3 fois le Mans avec Ferrari, il avait fini deux fois par le passé sur la seconde marche du Podium et cette fois-ci le Mans l’a choisi. Richard Lietz quant à lui rajoute une nouvelle victoire au Mans à son palmares. Pourtant la victoire était promise aux Corvette C8.R pour leur deuxième apparition au Mans. La N°63 ne put venir jouer dans le trio de tête suite à des problèmes mécaniques qui la poussèrent à l’abandon dans la matinée tandis que la N°64 ayant décroché l’hyperpole se battait pour la première place lorsque celle ci fut envoyée dans les rails des Hunaudières par François Perrodo sur la LMP2 N°63 du AF Corse. On gardera l’image de la deception du clan Corvette suite à cet incident et également un François Perrodo qui s’est immédiatement rendu dans le box Corvette pour s’excuser d’avoir ruiné les chances de l’équipe américaine.

En GTE Am. Ben Keating tient également sa revanche, il gagne enfin au Mans aprés avoir perdu sa victoire sur tapis vert en 2019 pour un réservoir non conforme. Le TF Sport après sa victoire de 2020 remporte à nouveau la classique mancelle avec Ben Keating, Marco Sørensen et Henrique Chavez qui ont effectué une course régulière et solide. Aston Martin place deux voitures sur la première et la troisième marche du podium cette dernière étant prisie par la N°98 du AMR Northwest de Paul Dalla Lana, David Pittard et Nicki Thiim.

Plus de 240 000 spectateurs se sont pressés au portillon du circuit après une édition 2020 qui s’est déroulée à huis clos et une édition 2021 avec une jauge limitée, on peut dire que les 24 Heures du Mans ont encore de l’interêt même si on peut dire qu’avec l’arrivée de l’ère hypercar qui est en train de se mettre doucement en place, nous sommes plus qu’impatient de voir enfin l’arrivée de Porsche, Peugeot et Ferrari entre autres, l’année prochaine dans la catégorie reine de l’endurance… Nous aurons déjà un avant-goût avec la Peugeot 9×8 à Monza le mois prochain…

 

Credit photo ; intensemans.fr

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