La candidate à la présidentielle de la FIA, Laura Villars, a été entendue d’urgence par un juge parisien devant l’instance dirigeante du sport, au milieu de ses inquiétudes concernant la transparence et la démocratie.
La pilote automobile et entrepreneure suisse-italienne a annoncé le 18 septembre son intention de se présenter contre le président sortant Mohammed Ben Sulayem.
Ce faisant, Villars est devenue la première femme à se présenter à ce poste et la deuxième des trois personnes qui ont annoncé leur candidature, rejoignant l’ancien commissaire de la FIA Tim Mayer et la journaliste de sport automobile Virginie Philippot.
Mayer, qui s’était présenté sous la bannière « FIA Forward », s’est retiré plus tôt ce mois-ci après avoir échoué à obtenir le soutien suffisant requis par les règles, qui, selon lui, étaient « une illusion de démocratie ».
Un communiqué publié par la campagne de Villars affirme que l’obtention de cette audience reconnaît « à la fois l’urgence et la recevabilité de l’affaire, et marque une première étape importante dans un effort plus large visant à sauvegarder la transparence, l’éthique et le pluralisme démocratique au sein de la FIA ».
« J’ai tenté à deux reprises d’ouvrir un dialogue constructif avec la FIA sur des questions essentielles telles que la démocratie interne et la transparence des règles électorales », a déclaré Villars.
« Les réponses reçues n’étaient pas à la hauteur du défi. Je n’agis pas contre la FIA. J’agis pour la protéger. La démocratie n’est pas une menace pour la FIA ; c’est sa force. »
Villars a ajouté : « Je me présenterai à cette audience de médiation avec la même attitude que celle que j’ai maintenue depuis le début : calme, ouverture et détermination.
« J’espère que cela débouchera enfin sur un dialogue sincère au service d’une FIA plus moderne, plus juste et connectée avec ses membres. »
L’avocat de Villars, Me Robin Binsard, avocat au Barreau de Paris, a déclaré : « Nous avons obtenu l’autorisation d’une convocation d’urgence d’heure en heure, ce qui démontre que la Cour prend au sérieux les graves manquements démocratiques au sein de la FIA, ainsi que plusieurs violations de ses Statuts et Règlements que nous avons dénoncées.
La FIA défend son processus électoral : « Ces exigences ne sont pas nouvelles »
Le reproche évoqué par Mme Villars et Mayer dans leurs communications respectives concerne la manière dont les candidats doivent soumettre une « liste présidentielle », dans laquelle elle doit inclure un vice-président chargé du sport dans chaque région du monde.
C’est quelque chose que Mayer n’a pas réussi à obtenir, et qui a donc été au cœur de sa nécessité d’abandonner la course, de nombreuses personnes concernées soutenant déjà le maintien de Ben Sulayem dans ce rôle.
En réponse au défi lancé par Villars, la FIA a défendu ses processus électoraux en déclarant : « L’élection présidentielle de la FIA est un processus structuré et démocratique, pour garantir l’équité et l’intégrité à chaque étape.
« Les exigences liées à la représentation régionale des vice-présidents chargés du sport, et à leur sélection au sein du Conseil mondial du sport automobile afin d’établir une liste présidentielle, ne sont pas nouvelles.
« Ces critères s’appliquaient aux élections précédentes. Comme on pouvait s’y attendre, préparer une candidature à une liste présidentielle ou aux Conseils mondiaux nécessite de prendre certaines mesures.
« Les candidats potentiels ont eu depuis la publication des informations détaillées le 13 juin pour préparer leur candidature. »