Traditionnellement, les courses historiques ont longtemps été la chasse gardée des collectionneurs.
Le Mans Classic ne fait pas exception.
Pourtant, depuis quelques années, des pilotes professionnels ou de très bons gentlemen drivers, toujours en activité ou pas, sont de plus en plus nombreux à s’aligner au volant de légendes des pistes, parfois même sur les autos qu’ils ont piloté en leurs temps.
En cette année de Centenaire des 24 Heures du Mans, bon nombre ont répondu à l’appel de la passion et je vous propose un petit retour, en image, sur leur participation, en espérant n’avoir pas oublié trop de monde.
Déco oblige, la Porsche 911 Carrera RSR 2.8 1973 d’Alain Gadal illustre cet article. Après une non-qualification en 1982 sur la 930 Turbo de Raymond Touroul, le lorientais est revenu au Mans en 1993 sur une sur une Carrera 2 Cup et terminera 26ème de l’épreuve.
Cette année, il était associé à Jean-Claude Andruet, qui a participé dix-neuf fois aux 24 heures du Mans, avec pour meilleur résultat une cinquième place et une victoire en GTS en 1972 sur Ferrari 365 GTB/4 Daytona. Le parisien terminera 14ème pour sa dernière participation en 1989 et remportera le C2 au volant d’une Cougar C20LM.
Les deux hommes termineront 63ème du plateau 6.
La Grande Parade du Centenaire.
-
-
Durant la Grande Parade du Centenaire, Jürgen Barth a pris le volant de la Porsche 917 #023, de Carlos Monteverde, l’auto qui a signé la première victoire de la marque de Stuttgart au Mans en 1970.
Le pilote allemand peut revendiquer quatorze participations et une victoire au général en 1977. Il a également remporté le GT en 1993, pour sa dernière, au volant d’une Carrera RSR.
-
-
Yojiro Terada pilotait la Mazda 787B #002, victorieuse des 24 Heures du Mans 1991.
Le pilote japonais à participé trente fois à la classique mancelle, avec, pour meilleur résultat, une septième place en 1995, au volant de la Kudzu DG-3 Mazda.
Le Group C Racing.
-
-
Le plateau réservé aux Groupe C fut l’occasion de revoir Ralfs Kelleners en piste sur cette Porsche 962 C Joest de 1990.
Le fils d’Helmut Kelleners a participé neuf fois aux 24 Heures du Mans, sur des autos légendaires, comme les Porsche GT1, Toyota GT-One ou Audi R8, mais ne verra l’arrivée que trois fois, toujours en GT. Il avait d’ailleurs remporté le GT2 au volant d’une 911 lors de sa première participation en 1996.
Toujours aussi rapide, il a signé la pole de son plateau, terminé quatrième de la manche 1 et remporté la course sprint du dimanche.
-
-
Raymond Narac pilotait cette autre Porsche 962 C de 1990 préparée chez Trust.
Spécialiste des Porsche 911, il a participé dix fois à l’épreuve mancelle, avec pour meilleur résultat une quinzième place en 2007 lui assurant une victoire en GT2 au volant d’une 997 GT3 RSR.
-
-
Jack Leconte pilotait la Rondeau M382 #005.
Le fondateur du Larbre Compétition peut revendiquer cinq participations, sa meilleur étant la première en 1993 sur une Porsche Carrera RSR lorsqu’il termina seizième et second en GT.
-
-
Christophe d’Ansembourg a régalé le public au volant de sa Jaguar XJR-14 #591. Le gentleman driver belge n’a participé qu’une seule fois à l’épreuve reine, lors de l’édition 2020 perturbée par la Covid.
Il ne prendra pas le volant de la Ligier JS P217 suite à une sortie de piste d’Erik Maris à la deuxième heure, qui abimera le faisceau électrique et provoquera l’abandon.
L’Endurance Racing Legends.
-
-
Emmanuel Collard a fait des étincelles au volant de la Pescarolo C60 #03, la voiture qui avait terminé seconde en 2006 avec Franck Montagny, Eric Hélary et Sébastien Loeb, lors de l’Endurance Racing Legends.
Il va remporter la première manche et sera classé second de la deuxième après avoir été un peu optimiste lors d’une neutralisation.
Le natif d’Arpajon a participé vingt-cinq fois aux 24 Heures et se classera second en 2005 sur l’autre Pescarolo C60.
-
-
Son ami François Perrodo s’est également fait plaisir au volant de la Toyota GT-One #0907, la voiture de la pole réalisée par Martin Brundle en 1999. Il remporte la course sprint de l’Endurance Racing Legends. Le très bon gentleman driver, à la collection impressionnante, en est à sa onzième participation avec pour meilleur résultat une huitième place et une troisième marche du podium en LMP2 en 2019 sur une Oreca 07, mais aussi une 25ème places et une victoire en LM GTE-Am en 2021 sur une Ferrari F488 GTE Evo.
-
-
Quel plaisir de retrouver l’immense Henri Pescarolo. Le recordman des participations, avec 33, et quadruple vainqueur de l’épreuve, semble s’être bien remis de ses récents problèmes de santé.
Il a pris le volant de la Matra 670B avec laquelle il l’a emporté en 1974 durant la parade et a roulé, aux essais, sur la Pescarolo C60 engagée dans l’Endurance Racing Legends. Il ne prendra, cependant, pas part à la course.
-
-
Yannick Dalmas retrouvait le volant d’une McLaren F1 GTR, la #06R, avec laquelle il avait si longtemps été en bagarre lors de sa victoire de 1995.
Le toulonnais a participé douze fois à la classique mancelle et l’a emporté à quatre reprises.
Il est à noter que, pour des raisons d’homologation, il portait un casque gris.
-
-
Felipe Ortiz retrouvait, de son côté, la Dome S101 qu’il avait piloté lors de l’édition 2003. Enfin presque, puisqu’il semble qu’il s’agissait du châssis #03, que Jan Lammers, Andy Wallace et John Bosch avaient mené à la sixième place finale.
Le pilote suisse a participé trois fois aux 24 heures du Mans, mais n’a jamais vu le drapeau à damiers.
-
-
Dix sept participations pour Darren Turner qui retrouvait le volant de l’Aston Martin DBR9 Prodrive #10 avec laquelle il termina cinquième des 24 Heures du Mans 2007, remportant le LM GT1 et signant son meilleur résultat. Le pilote britannique réitèrera sa performance l’année suivante en terminant 13ème au général. En 2017, il remporte le LM GTE Pro sur une Vantage V8.
-
-
Gregor Fisken a participé quatre fois à l’épreuve mancelle, avec pour meilleurs résultat une 18ème place en 2004.
Il termine au pied du podium de la première manche au volant de sa Dallara SP1 malgré des conditions météo délicates.
-
-
Le hollandais David Hard a participé quatre fois aux 24 Heures, finissant, au mieux, treizième en 2000 sur une Chrysler Viper GTS-R. Associé à son fils Olivier, il prend la troisième marche du podium lors de la première manche au volant de sa splendide Courage C60 de 2005.
-
-
Toni Vilander retrouvait la Ferrari F430 GTC #2464b qu’il partageait avec Giancarlo Fisichella et Jean Alesi lors des 24 Heures 2010. Les trois hommes avaient terminé au seizième rang. Le finlandais a pris treize fois le départ de la classique mancelle et a remporté à deux reprises le LM GTE Pro sur des F458 Italia GTC, en 2012 où il terminera 17ème et en 2015 où il terminera 15ème.
-
-
Sept départs pour Sam Hancock qui ne verra, malheureusement, jamais l’arrivée. C’est désormais chose faite au volant de la Porsche 911 GT1 Evo 1997 #117, assemblée à partir d’un châssis de rechange et de trains roulant d’une GT1 96 accidentée.
Elle a la participé au championnat canadien et à quelques manches ALMS en son temps et la particularité d’être la seule GT1 Evo 97 « client ».
-
-
Quatorze participations, à ce jour, pour Julien Canal, qui a signé trois victoires d’affilées entre 2010 et 2013 en LM GT1 et LM GTE Am au volant des Saleen S7R et Chevrolet Corvette C6.R-ZR1 du Larbre Compétition.
Il signe une huitième place et un troisième podium en LMP2 en 2021 sur l’Oreca 07 du Panis Racing.
Vue les conditions météos, il pilota avec beaucoup de prudence la Porsche 911 GT1 Evo 1997 #005 qui passa si près de la victoire avant un incendie.
Le Plateau 1.
-
-
Dix participations pour Patrick Bourdais avec une 20ème place sur une Porsche 911 GT2 du Larbre Compétition en 1996 comme meilleur résultat.
Cette année, il pilotait cette sublime Tracta Type A28 avec laquelle l’ingénieur Jean-Albert Grégoire et Fernand Vallon terminèrent huitième des 24 Heures du Mans 1930 et remportèrent leur classe.
Il est à noter que comme Yannick Dalmas, le régional de l’étape ne portait pas son casque habituel, mais un plus récent aux couleurs de son fils.
Le Plateau 2.
-
-
René Arnoux a couru trois fois les 24 Heures du Mans. Il ne verra qu’une seule fois le drapeau à damiers, en 1994, au volant de la Dodge Viper RT/10 Rent-A-Car.
Lors de cette édition du Mans Classic, le septuple vainqueur en Grand Prix pilotait la D.B HDR Renault 1066 #01 des 24 Heures 1953 engagée par Renault Classic.
-
-
Alain Serpaggi s’est manifestement bien amusé au volant de la Renault 4CV Motto type 1954 engagée par Renault Classic.
L’éclectique Champion d’Europe des Voiture de Sport 1974 sur l’Alpine A 441 et Champion de France des Rallyes Div 2 sur Renault 5 Turbo a participé cinq fois aux 24 Heures du Mans avec une huitième place comme meilleur résultat sur une Ligier JS2 en 1974.
-
-
Le britannique Richard Bradley peut revendiquer six participations, avec comme point d’orgue, une sixième place sur l’Oreca 07 du Graff Racing en 2017. Il avait été également magistral dans la remontée de l’IDEC lors des 24 Heures 2020.
Il termine sur le podium du plateau 2 au volant de cette superbe Maserati 250S de 1958.
-
-
Gareth Evans a participé cinq fois aux 24 Heures du Mans. Il terminera, au mieux, à la vingtième place sur Lola B06/10 AER en 2007.
Ce pilier du Team Chamberlain partageait le volant de cette superbe Allard J2X type Le Mans 1952 avec son fils.
Le plateau 3.
-
-
Andy Wallace remporte le plateau 3 sur la Jaguar type-D #XKD 505, la première type-D victorieuse au Mans en 1955 aux mains de Mike Hawthorn et Ivor Bueb.
Le natif d’Oxford a participé vingt et une fois au 24 Heures, l’emportant dès sa première participation sur Jaguar XJR-9 en 1988.
-
-
Joe Macari et Harrison Newey termine second du plateau 3 sur la Ferrari 250 SWB #2973GT, la voiture avec laquelle André Simon et Maurice Dupeyron ont remporté le Tour de France 1962.
Joe Macari a participé deux fois aux 24 Heures, terminant 22ème en 2007, Harrison Newey, de son côté, ne prendra qu’une seule fois le départ et terminera quatorzième en 2018.
-
-
Christian Gläsel termine quatrième du Plateau 3 sur la Jaguar type-D #XKD 504, qui participera pour le compte de l’usine aux essais du Mans 1955, avant d’être vendue à l’Ecurie Ecosse en 1957. Elle abandonnera lors des 24 heures du Mans 1958 pilotée par Ninian Sanderson et Jock Lawrence suite à des problèmes moteur. C’est aux mains de Mike Salmon qu’elle connaitra enfin la victoire, lors de nombreuses courses « clubs » anglaises jusqu’en 1961.
-
-
Oli Webb termine cinquième du Plateau 3 sur une Jaguar E-Type 3.8 de 1961.
Le pilote anglais à participé huit fois à l’épreuve reine, terminant au septième rang lors de sa première participation en 2014, au volant de l’Alpine A450 B.
Le Plateau 4.
-
-
Shaun Lynn termine sur la troisième marche du podium du Plateau 4 au volant de la Ford GT40 P/1025.
Le pilote britannique, né à Tripoli, a pris un seul départ au Mans, en 2011, sur une Ferrari F430 GTC, et qui se soldera par un abandon sur accident à la neuvième heure.
-
-
Eric Van de Poele pilotait la Ford GT40 P/1109 de Jim Farley, le président exécutif de Ford, dans le Plateau 4.
Le pilote belge a participé treize fois aux 24 Heures avec un podium en point d’orgue en 2001 au volant d’une Bentley Exp Speed 8.
-
-
Andrew Smith pilotait une Porsche 904/6 Carrera GTS. Il peut revendiquer quatre participations et une huitième place en 1982 sur une Porsche 935 K3.
-
-
Jean-Pierre Malcher était au volant d’une copie de Ferrari 250 LM et terminera 22ème du Plateau 4. Le spécialiste du Supertourisme a participé trois fois aux 24 Heures, mais sans jamais voir l’arrivée.
Entre un forfait et une non qualification, il abandonnera à la 21ème heure en 1979 sur une Lola T298, en panne d’embrayage.
Le Plateau 5.
-
-
Paul Belmondo pilotait la Lola T70 Mk III d’Antoine Vandromme et termine quatrième du Plateau 5.
Le pilote parisien a participé onze fois à l’épreuve mancelle mais n’a rejoint l’arrivée qu’à trois reprises, avec pour meilleur résultat une 17ème place sur Chrylser Viper GTS-R en 1999.
-
-
Gérard Larrousse était engagé sur une évocation de la Porsche 917 L « Psychédélique » qu’il avait piloté lors des 24 Heures du Mans 1970.
Le pilote Lyonnais a participé huit fois à l’épreuve et a terminé quatre fois, deux fois second, deux fois vainqueur, probablement une des meilleurs statistiques enregistrées.
-
-
Vingt et une participations revendiquées sur cette Ford GT40 qui va terminer neuvième du Plateau 5 et remporter l’Indice de Performance.
Treize pour Emanuele Pirro, dont cinq victoires et trois troisièmes places, huit pour Hans Hugenholtz avec une treizième place sur Chrysler Viper GTS-R en 2000 comme meilleur résultat.
-
-
Comme beaucoup d’autres pilotes, Soheil Ayari participait à plusieurs plateaux, sur les voitures de Mr John Of B dans son cas, il est ici sur la Ligier JS3 de 1971.
Le savoyard peut revendiquer douze participations avec une quatrième place en 2010 sur Oreca 01 en haut de ses statistiques mancelles.
-
-
Eric Hélary roulait également sur différents plateaux, avec Gérard Lopez. Il est ici au volant d’une Lola T70 Mk.3B qui connaitra des soucis de fiabilité lors de l’ensemble du weekend.
Le parisien a participé onze fois à l’épreuve mancelle et l’a emporté dès sa première fois en 1993 sur une Peugeot 905 Evo 1C.
Il peut également revendiquer trois podiums dont deux seconde places en 1995 et 2005.
-
-
Philippe Haezebrouck qui courait sous son pseudonyme « Steve Brooks » amène sa Lola T70 MkIIIB au cinquième rang.
Le rémois compte six participations, sa meilleure étant celle de 2001 où il avait terminé septième au général sur une Porsche 911 GT3-RS.
-
-
Le monumental Brian Redman pilotait cette sublime Porsche 908 LH, la #023.
Cette auto avait été convertie en spider 908/02 en 1970 et ferra la saison sous les couleurs du Martini Racing. Elle a retrouvé sa configuration LH des 24 Heures de Daytona 1969 depuis peu.
Brian Redman a toujours manqué de chance au Mans, sur ses quinze participations, il ne verra que quatre fois l’arrivée, terminant cinquième à deux reprises, en 1978 et 80, les deux fois sur Porsche 935.
Le Plateau 6.
-
-
Nicolas Minassian amène sa Lola T298 de 1979 à la seconde place du Plateau 6.
Le marseillais peut revendiquer dix-sept participations, avec une seconde place en point d’orgue en 2008 sur une Peugeot 908 Hdi-FAP. Il terminera de nouveau sur le podium en 2011, toujours sur une 908.
-
-
Malgré une très belle première manche, Paul Lafargue a manqué de réussite sur sa Lola T298.
A ce jour, il a participé sept fois à l’épreuve reine avec deux dixièmes places en 2019 et 2020 comme meilleurs résultats.
Son père Patrice, qui a participé deux fois et a terminé, au mieux, douzième en 2017, n’a pas été mieux loti au volant de sa Lola T292 de 1972.
-
-
BMW Classic a fait très fort pour cette édition du centenaire. En effet, la M1 « Taverne Munichoise » engagée par le team d’Helmut Marko lors des 24 Heures du Mans 1981 a retrouvé son équipage de l’époque au complet : Léopold de Bavière, Christian et Danner Peter Oberndorfer.
Le Prince de Bavière prendra part trois fois à l’épreuve, terminant quatrième en 1984 sur une Porsche 956. Christian Danner tentera lui aussi trois l’aventure, ne terminant qu’en 1985, vingt-deuxième au volant d’une March 84G, sa carrière s’orientant plus sur la monoplace, il disputera trente six Grand Prix. 1981 sera la seule participation de Peter Oberndorfer, qui s’achèvera sur une casse moteur à la huitième heure.
-
-
Sébastien Crubilé termine septième du Plateau 6 au volant
d’une Porsche 935 K3 de 1981.
Le préparateur n’a participé qu’une seule fois à la course mancelle, en 2013, sur une 997 GT3 RSR avec ses amis Emmanuel Collard et François Perrodo. Le trio avait terminé trente-sixième.
Dans les paddocks.
-
-
En grand passionné qu’il est, Frédéric Sausset était évidemment présent dans les paddocks, comme à chaque manifestation, ou presque, organisée sur le Circuit de la Sarthe.
Bientôt un Garage 56 dans le cadre de l’Endurance Racing Legends? Cela permettrait de voir la Morgan LMP2 Evo sortir du musée et à son pilote, qui a terminé 38ème en 2016, de reprendre enfin son volant.
Crédit photo : Vincent Laplaud, Nicolas Trefou.