Il était une fois les groupe C….. les 24 heures du Mans 1990, partie 1

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LE CONTEXTE

 

A l’orée des années 90 le groupe C est à son apogée. Porsche n’est plus seul, Jaguar et Sauber-Mercedes se sont hissés au niveau du constructeur Allemand puis l’on dépassé. Les Japonais Toyota, Nissan et Mazda ont révisé leurs ambitions à la hausse et se rapprochent des meilleurs. Malheureusement derrière des plateaux abondants et variés ainsi qu’une forte hausse de la fréquentation aux 24 heures du Mans se cache une guerre ACO/FISA qui met à rude épreuve l’organisateur Sarthois.

 

En 1989 un différent sur les droits télévisés entraine le retrait des 24 heures du Mans du championnat du monde, l’ACO ne voulant pas céder ces droits à la FOCA. Piqué au vif et inquiet du succès retrouvé de l’épreuve la FISA et son président Jean Marie Ballestre décide en décembre 1989 de ne plus homologuer de circuit comportant une ligne droite supérieure à 2 kilomètres. L’ACO et le circuit de 24 heures sont bien sur visés, l’homologation de la piste Mancelle expirant le 31 décembre. Les 5,8 kilomètres de la ligne droite des Hunaudières vont devoir être dotés de 2 chicanes …

 

Le 29 Janvier l’ACO annonce se retirer une nouvelle fois du championnat du monde. Cette décision entraine le forfait de Mercedes qui suit le législateur mais va permettre aux équipes non inscrites au championnat du monde et aux groupe C2 bannis de celui-ci de pouvoir participer à la grande messe Mancelle.

 

 

 

LES FORCES EN PRESENCE

 

JAGUAR

Le vainqueur 1988 défait par Sauber en 1989 revient avec 4 modèles de sa XJR12. Il s’agit d’une évolution de la XJR9: capot avant, aileron arrière, aérodynamisme, roues avant plus petites sont les principales modifications apportées. Le V12 donné pour 730 chevaux devrait aider messieurs Brundle, Ferté, Lammers, Wallace ou Nielsen entre autres à jouer les 1ers rôles.

 

 

NISSAN

 

Le constructeur Japonais fait un effort exceptionnel pour parvenir à l’emporter en 1990. Cinq autos officielles sont engagées: 4 R90CK évolution de la R89C conçue par Lola sont présentes, 2 engagées par la filiale Européenne de NISMO et 2 par la filiale Américaine Nissan performance technology. Globalement ces autos sont profondément modifiées: capot avant plus court, capot arrière plus long, abandon des carénages de roues arrières, châssis carbone rigidifié et première en Sarthe utilisation de frein à disque en carbone!

 

 

Un 5ème châssis dénommé R90CP est engagé par la branche Japonaise. Basé sur la R89C sa carrosserie diffère des CK par un capot avant à grandes prises d’air et un capot arrière qui accueille les supports d’un aileron rabaissé. Le V8 est  censé développer plus de 1000 chevaux aux essais et les principaux pilotes sont Bailey, Blundell, Brancatelli, Acheson, Donnelly, D.Brabham ou Grouillard. Deux anciennes R89C complètent l’armada Nissan , 1 pour le team Le Mans et 1 pour Courage compétition.

 

 

TOYOTA

 

On retrouve 3 autos chez le 1er constructeur Japonais trois 90C-V basées sur la 89 C-V avec un empattement allongé, un avant plus court, un arrière plus long et un V8 3,2 litres allégé. Tom’s engage 2 modèles pour les habituels Lee, Sekiya ou le vainqueur 1988 Johnny Dumfries. Sard s’occupe de la 3ème 90 C-V avec Raphanel Ratzenberger et Nagazaka au volant.

 

 

MAZDA

 

Le constructeur d’Hiroshima continue à croire aux vertus du moteur rotatif. Il a construit un nouveau quadrirotor plus léger, économe et puissant (700 chevaux) et une nouvelle auto, la 787 au châssis carbone plus rigide que l’ancienne 767B. Deux 787 sont confiées aux habituels Kennedy  Dieudonné mais aussi aux pilotes F1 Johansson, Weidler, Gachot ou Herbert.

 

 

Une 767B  » pour assurer » retrouve entre autres le fidèle Terada.

 

PORSCHE

 

Dix neufs 962 sont présentes dont 1 IMSA ce qui n’était pas arrivé depuis 1984. L’usine Porsche absente soutient activement 2 des 4 autos du Joëst racing et apporte des moteurs 3,2 litres pour les essais et des pilotes tels que Wollek, Stuck, Bell ou Palmer. Les quatre 962 Joëst sont de classiques châssis usine en configuration longue queue.

 

Brun, Schuppan, Italya sport, Alpha et Trust engagent aussi chacun une 962  » classique « . Chez Lee Davey les 2 autos sont à châssis carbone et carrosserie kevlar en configuration sprint avec des moteurs refroidi air / eau. Une seule auto du team Schuppan bénéficie de ce châssis, la numéro 55. Chez Kremer les 2 CK6 à coque alu Thompson bénéficient d’une carrosserie très modifiée avec carénage des roues arrières et aileron fixé sur la boîte de vitesse.

 

 

On retrouve ce châssis en version alu / carbone chez les 2 modèles de Primagaz Obermaïer et la Brun numéro 15 , toutes 3 en configuration Le Mans. Chez Italya sport /RLR la numéro 43 dispose d’un chassis alu renforcé par du kevlar et du carbone avec une carrosserie très modifiée aux roues arrières carénées.

 

 

Enfin chez Momo/ Gebhardt la 962 dispose d’un châssis Thompson, d’une carrosserie en fibre de verre à arrière court et d’un moteur 3 litres aux spécificités IMSA.

 

 

 

COUGAR

 

 

Le constructeur Sarthois présente deux C24S au coté de la Nissan R89C. La numéro 13 dispose d’un bloc Porsche 3 litres refroidi par eau, la numéro 12 étant en mode mixte air / eau. Par rapport aux C22 de 1989, les C24S voient leur arrière allongé mais à queue courte et leur capot avant plus court. Côté équipage on retrouve notamment Robert et Trollé sur la numéro 13.

 

 

La C20B de Philippe Farjon est de retour pour la passe de deux en catégorie C2, toujours équipée d’un moteur Porsche 2,8 litres.

 

 

SPICE

 

Deux C1 dont 1 officielle seulement sont engagées et préfigurent la nouvelle catégorie sport 3,5 litres atmosphérique. La voiture du Spice engineering dispose de roues arrières carénées contrairement à celle du GP motorsport.

 

 

Six C2 sont présentes dans l’espoir de reconquérir la couronne perdue en 1989. Deux anciennes SE87 à capot arrière court pour le GP motorsport et Pierre Alain Lombardi à moteur Cosworth 3,9 litres ou 3,5 litres. Une SE88 pour le Graff racing équipée d’un Cosworth 3,3 litres.

 

 

Deux SE89 Cosworth 3,3 litres pour les team mako et PC automobile. Une SE90 Cosworth 3,9 litres chez Chamberlain engineering.

 

TIGA

 

Un seul exemplaire engagé en C2 , un modèle GC288 à moteur Cosworth 3,litres par le GP motorsport.

 

LANCIA

 

Retour au Mans du Mussato action car avec la Lancia LC2 non qualifiée en 1989. Modifiée par son concepteur Paolo Dallara pour rester conforme aux évolutions réglementaires,  elle est toujours dotée du V8 3 litres d’origine Ferrari.

 

 

EAGLE

 

L’engagement exotique de l’année ! Paul Canary présente une Corvette GTP d’origine Lola rebaptisée Eagle 700 engagée en C1 et dotée d’un énorme V8 de 10,2 litres conçu par Joe Schubeck et donné pour 900 chevaux.

 

 

NORMA

 

Autre engagement étonnant celui de la Norma M6 de Norbert Santos. Sous une carrosserie carbone/kevlar se cache le révolutionnaire moteur MGN W12 à distribution rotative! Ce moteur conçu par Guy Nègre avait fait quelques tours dans une AGS F1 mais c’est son baptême en endurance, l’auto ayant été fini juste avant le pesage.

 

ALD

 

Retour de l’ALD C289-Cosworth 3,3 litres de Louis Descartes vue en 1989 et qui participe au championnat du monde. Elle est engagée en C2 pour les 24 heures, sa catégorie d’origine.

 

ADA

 

L’ADA 02 de ADA engineering à moteur Cosworth 3,3 litres revient après 1988 (2ème C2) et 1989. Modifiée pour obtenir un meilleur effet de sol, la voiture concourre en 1990 dans le championnat Britannique réservé au C2.

 

 

ARGO

 

Une auto officielle de type JM19C est présente avec à son volant la championne de courses de côte Anne Baverey

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A SUIVRE:

Partie 2, les essais et la course ici.

La partie 3: Il etait une fois les groupe C : 24 heures du Mans 1990

 

Crédit photos Nino Barlini, Jean Charles Colombier, Stéphane Cavoit, Dan Morgan.

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